
La fête des mères une fête négro-égyptienne ?
À chaque printemps, dans beaucoup de pays du monde, il y a une date très attendue par les mamans et leurs familles : c’est…. la fête des mères. Dans le monde occidental, il est communément admis par la pensée mainstream que cette fête fut inventée fin du XIXe- début du XXe siècle.
La fête des mères, une fête américaine ?
Aux USA, la maternité de la fête des mères est souvent attribuée à trois américaines : Ann Reeves Jarvis, Julia Ward Howe, et Anna M. Jarvis, fille de Ann, toutes trois activistes caucasiennes qui œuvraient pour l’implication et le rassemblement des mères autour de la paix et de l’effort de guerre dans une période de guerre meurtrière pour leurs fils. C’est à la mort de sa mère que Anna, souhaitant l’honorer, décide de promouvoir l’idée d’un jour de fête nationale pour célébrer toutes les mères, une fête dont elle attribue la création à sa mère. Ainsi, le 10 Mai de l’année suivante, un dimanche, elle organise une cérémonie en son honneur. Avec l’appui du maire de Philadelphie puis du président Wilson à Washington, deux politiciens qui sentent le bon filon de rassemblement national, la fête des mères d’Anna devient une fête nationale, et commerciale américaine fixée au 2e dimanche du mois, pour le plus grand désarroi de celle-ci, qui ne supportera pas et luttera contre la tournure pécuniaire que cette fête prendra. Anna finira sa vie atteinte de démence dans un sanatorium.



La fête des mères, une fête française ?
En France, c’est le village d’Artas (Isère), auto-proclamé créateur de la fête des mères, qui inaugure, en 1906, une cérémonie en l’honneur des mères de familles nombreuses au cours de laquelle il décerne le prix du haut mérite maternel. En 1918, emboitant le pas des USA, la ville de Lyon célèbre également les mères ayant perdus leurs fils durant la guerre. Le gouvernement officialise cette fête des mères en 1929. Enfin, en 1942, c’est au maréchal Pétain, chantre du « nouvel ordre européen » et promoteur du fameux « Travail, Famille, Patrie » que certains attribuent la paternité de cette fête dans sa forme moderne, même si la seule volonté du maréchal, à ce moment là, est de relancer la natalité des françaises. Dans cet esprit de promotion des naissances françaises, le gouvernement français fixe officiellement la fête des mères nationale au 4e dimanche du mois sauf si c’est un dimanche de Pentecôte.
Les États-Unis et la France ne sont pas les seuls pays à revendiquer la création de cette célébration des mamans, mais ces affirmations sont-elle vraies ? La fête des mères, célébration de la figure maternelle prend-elle réellement sa source dans l’histoire occidentale ?


L’Origine Kemetyu de la fête des mères
Pour trouver l’origine de la fête des mères, il nous faut remonter des milliers d’années en arrière, au temps d’une des plus grandes civilisations noires que le monde ait connu appelée « Kmt » ou « Tmry »* (Egypte antique). Selon les textes anciens des premières dynasties négro-égyptiennes (textes de la pyramide de Saqqarah), la fête des mères ou de la mère est une célébration établie il y a des millénaires par les kemetyu* (Noirs africains habitants de Kmt, Kemet ou Kama ou Tamery, véritable nom de l’Egypte Antique africaine), et peut-être même par leurs Ancêtres nubiens et soudanais avant eux – puisque c’est d’eux qu’ils ont collecté tous leur savoir.
En effet, à la fin de l’ancien empire entre le XXVIIIe et le XXIIIe siècle avant l’ère biblique, c’est au travers de la figure maternelle d’Ast, Aset, Aissata, ou Isis (forme grec), mère primordiale lunaire, énergie de la nature, personnage historique, et de son culte, que l’on célèbre la maternité à Kemet.
Chaque année les Kemetyu organisent des festivals annuels en plus des cultes quotidiens dédiés à cette déesse, figure idéale de la sœur, de la mère, de la femme, de l’épouse à l’origine de la Renaissance d’Ousiré (Osiris), son époux, et de la naissance du 1er Roi d’Egypte Hr/Heru/Hor/Horus. Ce n’est donc pas une fête des mères mais bien plusieurs fêtes de la mère universelle Aissata (Isis) qui sont tenues dans tout Kmt et ce, tout au long de l’année. Le culte d’ Aissata (Isis) compte beaucoup de followers qui se retrouvent dans les hauts lieux de temples dédié à la déesse-mère comme ceux de l’île de Philae, de Behbeit el Haggar (de son nom kemetyu « Per-Hebyt »), de Memphis, ou encore de Gizeh. Aissata a donc eu ses prêtres et prêtresses savant(e)s qui organisaient des célébrations secrètes ou publiques en son honneur. C’est donc la 1ère fête des mères solennelle et officielle enregistrée par une civilisation humaine.

Transmission et diffusion au monde occidental
Le culte d’Aissata (Isis) s’est transmis durant des millénaires au-delà des frontières kemetyu. Ainsi, c’est par le monde grec, d’abord élève assidu de l’Égypte puis envahisseur courroucé du trône de pharaon durant les dernières dynasties de la civilisation égyptienne antique, qu’a été transmis le culte d’Aissata (Isis), au monde occidental. La première mention d’un temple d’Isis dans le monde grec remonte à un décret athénien datant de 333 avant JC. A l’époque du dictateur Lucius Cornelius Sylla, c’est le monde romain qui prend le relais et s’empare du culte en le diffusant sur les routes commerciales de tout l’orient et l’occident. De nombreuses communautés isiaques se constituent en Grèce et à Rome, et sur tous les territoires annexés par ses empires y compris en Gaule. La légende dit que le nom même de « Paris » issu de « Parisis » serait un hommage à la présence de la déesse et de ses temples dans la capitale : Par (temple) Isis (d’Isis). Les rites isiaques font des adeptes dans toute la Méditerranée et dans toute l’Europe du Nord, et le culte d’Isis est même repris et copié par le christianisme au travers du mythe biblique de la vierge Marie (cf. l’histoire des vierges noires et autres mamas Guadalupe du monde occidental) et du culte qui lui est associé.






Ast/Aset/Aissata/Isis : une valeur symbolique inestimable pour les mamans noires du monde
Pour comprendre la valeur de cette figure maternelle mythique, allégorique, et historique pour notre imaginaire collectif et la représentation que nous nous faisons de nous-même, nous devons revenir à la signification du nom d’Ast/Aset/Aissata/Isis. Aset signifie « siège » ou « trône » en égyptien ancien (langue qui n’a pas de lien avec l’arabe égyptien actuel). Cela signifie qu’Ast/Aset/Aissata/Isis est non seulement la mère nourricière, la sœur, l’épouse mais plus encore, elle est le trône lui-même. Il n’y a pas de famille sans elle, elle est la re-vivificatrice de son époux Wsr/Wousiré/Ousiré/Osiris, il n’y a donc pas de pharaons ou de ligné pharaonique sans elle, et donc pas de Nation. Elle est le fondement de la Civilisation. D’ailleurs, lorsqu’on se penche sur son rôle au panthéon kemetyu, en tant qu’énergie de la Nature, déesse, fille de Nout (la Voûte céleste, énergie féminine) et de Geb (la Terre, énergie masculine), on découvre qu’Aissata (Isis), représentée tantôt avec un trône sur la tête, tantôt allaitant, tantôt avec les attributs hathoriques ou ailée, est le symbole de l’épouse fidèle, la mère dévouée, qui par ses dons magiques ressuscite et pourvoit la vie éternelle symbolisée par la croix de vie qu’elle porte, appelée « Ânkh ».
Elle est également, la protectrice, par l’amulette « nœud », Tyet qu’elle porte durant sa grossesse, des morts et des vivants. Elle est qla guérisseuse, la salvatrice, la déesse de la fécondité, la vierge de l’immaculée conception, la gardienne de la connaissance et des secrets de la Nature, de l’Agriculture, la gardienne de la beauté et de tous les canons esthétiques, celle qui a découvert par son intelligence le nom de Rê, créateur de l’Univers. Ast/Aset/Aissata/Isis est donc la Maman Noire universelle qui porte en elle le monde et connaît les secrets de la création. Plutarque dira d’elle qu’elle est myrionime ( qu’elle a 10000 noms), c’est-à-dire qu’elle peut prendre toutes les formes.
C’est ainsi qu’Aissata (Isis) est considérée comme la mère du Vivant. A cet effet, nous devrions toutes nous voir en elle : en tant que Mamans Noires, nous sommes l’origine du monde, nous sommes l’origine de la création, nous sommes l’Humanité et la Civilisation, nous ne devrions jamais l’oublier, et célébrer -et être célébrées pour- nos pouvoirs maternels ancestraux, 365 jours par an, plus les jours épagomènes* (lol 😉).


© RMN-Grand Palais Hervé Lewandowski

Bonne fête des mères quotidienne à toutes les Mamans Noires !
Et vous, comment vous célèbre t’on au quotidien ?
Pour en savoir plus sur la Maman Noire primordial Aissata….
ASET / AISSATA / ISIS | |
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Lieu de Naissance : | Bouto, marais du Delta du Nil |
Jour de naissance : | 4e jour épagomène (1 Août) |
Famille : | Nout (Mère) ; Geb (Père) ; Osiris (frère-époux) ; Seth (frère) ; Nephtys (sœur) ; Horus l’ancien (frère) |
Fonctions divines: | Epouse – mère universelle – consolatrice – guérisseuse – magicienne – protectrice des défunts, des femmes, et des enfants – déesse de la Nature, de la fécondité, de la chance, du voyage, de la mer, etc… |
Symboles : | Trône – Disque solaire et cornes de vaches –Tyet (Nœud) – Ankh (croix de vie) – Ailes |
Mois de célébration : | Khoiak, 4e mois de la saison d’Akhet, du 17 octobre au 15 novembre |
Fêtes (liste non exhaustive) : | 5 mars : Nauvigium Isidis Début juillet : Fête des larmes d’Isis 28 octobre au 1er Novembre : Isia |
Instrument : | Kemkem (Sistre) |
Couleurs : | Rouge – Jaune |
Pierre : | Jaspe rouge (symbole du sang d’Isis) |
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Merci chère Jeanne très touchée…. Tu es la 1ère à commenter. 💕
Merci infiniment pour ce partage d’expérience! Tu es une femme courageuse!!
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