La Fête des Mères est là, et vous l’avez sûrement préparée en consultant tous les articles parlant du top 10 des plus beaux cadeaux pour votre petite « Môman », des plus beaux poèmes louant sa beauté, et son incroyable courage, ou des origines de cette « Célébration de figure du Féminin Sacrée » : d’ailleurs, je vous invite à lire, à ce sujet, mon article sur L’Origine Négro-Égyptienne de la Fêtes des Mères. Cette année et à la reprise de mes posts Mamans Noires, c’est l’heure des bilans. Je vais partager avec vous dans deux Story time Mamans Noires mon rapport à cette fête qui j’en suis sûre feront écho à l’expérience d’autres mamans.
La 1ère Story time fera le bilan de mon vécu de « maman de bébé Kéba » et le 2nd, concerne mon rapport difficile à la Fête des Mères. Étant adepte de la positivité, je commencerai ma 3e fête des mères avec mon bilan positif de Maman Noire. Je vous souhaite une bonne lecture.
Mon petit chou a maintenant 34 mois _ oui, je parle encore en mois, lol. Ca me donne l’impression qu’il est encore le tout petit bout de chou qu’on m’a tendu à l’hôpital_ Et ça fera bientôt 3 ans (ça dépend si on considère les 9 mois in utero comme en Corée) que nous nous sommes rencontrés. La plus belle rencontre de toute ma vie : un amour tellement grand et désintéressé (à part pour « le tété », lol) qu’il est difficile à décrire avec des mots. Si je devais choisir des adjectifs pour décrire cet Amour comme je le perçois, ce serait : Débordant, Joyeux, Inconditionnel, Libre, Spirituel, Vivant, Bienveillant, Énergisant, Nourrissant et Épanouissant. Je n’ai jamais expérimenté un tel bonheur de toute ma vie, ou ce type de fusion, d’ailleurs, pendant et après la grossesse. Surtout que bébé Kéba (son nom signifie « Sagesse ») et moi avons embarqué pour une aventure lactée de 2 ans et demi qui s’est terminée de façon apaisée, après 1 an de sevrage progressif.
Je ne pensais même pas en commençant l’allaitement que j’allais réussir à tenir 6 mois. Les premières tétés étaient très bonnes physiologiquement (1 seul petit bobo au début) mais dans mon corps c’était la tornade, un inconfort au-delà de ce que je pensais pouvoir supporter après une grossesse dans le rôle de « Vomito » même si la joie et le coeur y étaient. Je me souviens qu’au bout de 5 minutes de tétés, les contractions dues à l’involution de mon utérus me mettaient dans un état d’énervement extrême (envie de faire pipi, mal partout, cicatrice de césarienne en feu, mal au dos, ….). Bref, pas la forme mais ça nous en reparlerons dans un autre article. La douleur et l’agacement passés, après quelques semaines, j’ai découvert des sensations de bonheur extrême, des shoot d’endorphine à chaque tété, des endormissements de rêve pour bébé et moi malgré les stress évidents que je subissais, des moments d’affections, et de partage intenses avec mon petit : je revois encore son regard! Et quel regard! Personne ne m’avait jamais regardé comme ça… Avec tout l’Amour du Monde dans ses petites billes d’Or.
Ainsi, nous avons eu nos lots de difficultés mais parmi les épreuves douloureuses que nous avons eu à traverser, je dois dire qu’un évènement, qui aura peut-être l’air insignifiant, a été particulièrement traumatisant pour moi. En arrivant en Guadeloupe où nous avions déménagé en 2021, j’ai essayé de trouver la meilleure médecin pour bébé même si cela signifiait que je devais faire un trajet de 2 heures en bus pour arriver jusqu’à elle. Après plusieurs semaines de recherche, j’ai enfin trouvé la perle rare (du moins c’est ce que je croyais). Elle était très accueillante, ravissante et bienveillante. Nous allions, bébé et moi, à chaque consultation avec enthousiasme malgré un trajet en bus « parcours du combattant »: la joie des transports en commun de Guadeloupe. Un seul petit nuage obscurcissait chacun de nos rdv : pendant 1 an, j’ai attiré l’attention de cette médecin sur une petite plaque qui se développait sur les deux dents de devant de bébé. A chaque fois, elle me rassurait en me disant : » ce n’est rien, c’est juste de la plaque dentaire du nourrisson, on ne peut rien y faire ». Au bout d’un an à lui répéter que cette plaque m’inquiétait, j’ai remarqué que les dents commençaient à se colorer d’une teinte marron malgré les brossages réguliers… Ma soeur m’en fit également la remarque ce qui ne manqua pas d’enfoncer un petit clou de plus dans mon coeur de maman. Moi qui n’est jamais eu ce genre de soucis dentaires, j’étais horrifiée… Je repris rendez-vous en urgence, et lorsqu’elle l’ausculta pour la énième fois, elle me dit, avec inquiétude, qu’il fallait aller voir la dentiste rapidement… Après 1 an… Sérieux…
Je m’en voulais tellement de ne pas avoir suivi mon instinct de Maman plutôt que de faire confiance à un corps médical dont je ne connais que trop bien les failles et les limites: mon petit garçon dont je prends tellement soin se retrouvait avec deux dents « pourries » juste avant ses 2 ans. Nous prîmes rdv avec la meilleure dentiste pédiatrique de la Guadeloupe, et le couperet tomba: Syndrome du biberon!
Quoi! Comment ça! Mon bébé n’a jamais bu de biberon de lait maternisé. Non non c’est le terme générique du syndrome dû aux attaques acides provoquées par les tétés de nuit qu’elle soit au biberon ou au sein : les dents étaient irréversiblement fragilisées. Je me sentais à ce moment là doublement mauvaise mère, et retenait mes larmes dans son cabinet. Kéba fut, quant à lui, exemplaire pour son 1er soin dentaire: il resta calme et souriant malgré l’inconfort. J’ai de suite pris la décision d’arrêter les tétés la nuit en expliquant à bébé les raisons de cet arrêt soudain. Une semaine après le soin, une troisième vague de culpabilité s’invita chez moi alors que bébé Kéba mangeait avec joie un yaourt (oui un yaourt…). Il dut croquer un peu trop fort dans la cuillère en métal parce que quand je revins vers lui, il lui manquait un bout de dent… Bébé se sentait peu concerné par ce fait divers mais Moi, je ne pus retenir mes larmes… une fontaine comme lorsqu’il avait roulé du lit sur le sol alors que je le surveillais (toutes les mamans ont connu ça, hein…).
Au-delà de cet évènement et d’autres évènements difficiles que nous avons vécu, je me sens fière de moi car malgré un environnement toxique (j’y reviendrai dans le second article), j’ai réussi pendant 1 an et demi à maintenir le cap de la constance et de la régularité avec Kéba : levé, goûté et couché à la même heure chaque jour; des rituels quotidiens, des apprentissages, et de la Joie maintenus malgré le chaos ambiant… J’ai également su lui faire comprendre avec apaisement que ce que nous vivions n’était pas normal, et que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour nous sortir de cette situation : une sortie qui a pu se matérialiser quelques mois plus tard grâce à l’aide précieuse de ma soeur et de son conjoint et au soutien de l’équipe éducative de Kéba. Il faut dire que nous sommes tombés en Guadeloupe sur une crèche d’exception où règne bienveillance et cadre sécurisant : un grand merci d’ailleurs à la Directrice de la crèche municipale de Sainte-Rose, et à toutes les Taties d’amour qui nous ont soutenus. C’est donc grâce à ce fameux village que nous avons pu sortir la tête de l’eau!
Aujourd’hui, Kéba est un grand garçon qui, depuis 1 an, maîtrise toutes les bases du langage (il a parlé couramment avant ses 2 ans), aime chanter, danser, jouer de la Musique, « crayonner », se battre, courir, faire des « bitises », inventer des histoires, faire des bisous…. et qui continue d’apprendre, et de m’impressionner chaque jour: d’ailleurs, cette semaine, il m’a annoncé, en soufflant fièrement dans son harmonica, qu’il était un Artiste « piripipi ».
Les pansements et autres moulages appliqués sur ses dents n’ont bien sûr pas tenu mais Kéba a malgré tout gardé le sourire et l’attitude solaire qui le caractérise faisant passer sa dent cassé complètement inaperçue.
Ainsi, pour ma 3e édition de la fête des Mères, je veux juste te dire : « MERCI, encore, mon bébé d’amour de m’avoir choisie comme Maman. Je vais continuer à grandir, et à devenir la meilleure version de moi-même pour te donner tout ce dont tu as besoin: Je t’aime ici et au-delà. »
Amenhotep
Et vous quel est votre bilan de maman ?
Pour le 2nd article (plus intime) sur la fête des mères, c’est par ici.